« Ne sommes-nous pas, peu ou prou, tous, fils, petits-fils, ou arrière-petits-fils de paysans ? Nous savons bien, comme l’a écrit Jean-Jacques Rousseau il y a deux siècles, que « Les villes sont le gouffre de l’espèce humaine. Au bout de quelques générations, les races périssent et dégénèrent : il faut les renouveler, et c’est toujours la campagne qui fournit à ce renouvellement » (Emile, livre 1er) (…) La race ne survit que lorsqu’elle conserve de solides attaches avec la terre ». |
Activités rurales d'autrefois |
Dans d’autres pages, j’ai raconté la vie des scieurs de long et celle des dentellières. Les pages actuelles évoquent de manière plus succincte d’autres activités liées à la campagne, dans des années pas très éloignées, ou qui existent encore, mais que l’électrification et la mécanisation ont rendu plus avantageuses certes, mais aussi génératrices d’inconvénients pour l'homme et son environnement…Elles concernent l’élevage et l’agriculture, les travaux domestiques, l’alimentation, le petit artisanat et les services rendus au village. |
La garde du troupeau
La traite des vaches Le labour |
Les semailles La fenaison La moisson |
La fabrication du pain La lessive On tue le cochon |
Le meunier Le maréchal-ferrant Le colporteur |
Le facteur rural Le garde champêtre Le cantonnier municipal |
La garde du troupeau Les personnes de ma génération ont parfois gardé les vaches dans leur enfance. Dans un passé guère plus éloigné, les enfants quittaient souvent l’école à la belle saison, pour surveiller le troupeau dans la pâture ou aider aux travaux des champs. Leur tâche de gardien consistait, à l’aide d’un bâton ou d’un chien, à ne pas permettre aux vaches d’aller brouter l’herbe dans le pré ou le champ de trèfle voisins ! |
Le carrosse du berger |
Le fermier pouvait aussi faire appel à un berger professionnel. En Auvergne, lorsque le pacage était éloigné, notre homme couchait près du troupeau, dans une cabane roulante qui permettait les déplacements et que l’on appelait pompeusement carrosse du berger… Une porte coulissante favorisait l’entrée et le chien couchait sous l’auvent du toit, prêt à avertir son maître d’une présence suspecte. Attentif au tintement des clarines suspendues au cou des vaches et au moindre jappement de son chien, notre berger ne dormait que d’un œil, près de son fusil lorsqu’il y avait encore des loups… |
Les clôtures en fil de fer barbelé ou électriques ont remplacé le berger... |
La traite des vaches Avant l’apparition de la machine à traire, nos paysans et surtout nos paysannes trayaient les laitières matin et soir, à la main, ce qui demeure encore utile en cas de panne mécanique. Assis sur un tabouret – à un seul pied en Aubrac – il fallait de l’expérience pour presser successivement sur un pis puis sur un autre. On récoltait le lait bourru encore chaud dans un seau. Le liquide était ensuite filtré afin d'ôter toute impureté. |
Le labour |
Dans les régions occupées par mes aïeux, il se pratiquait à faible profondeur, à la charrue, tirée lentement par une paire de vaches ou de bœufs – pour les paysans les plus riches - et dirigée par le laboureur. Le versoir de la charrue rejette la terre sur le côté pour la retourner. Le labour permet d'ameublir la terre, de la préparer à recevoir le semis, d'enfouir également les résidus des cultures précédentes, les mauvaises herbes, le fumier et d'accélérer la minéralisation de la matière organique. |
Là encore, la mécanisation est intervenue et les charrues modernes, mues par des tracteurs de plus en plus puissants, peuvent comporter de nombreux socs travaillant en parallèle. |