clochtourmente
Les clochers de tourmente

St Julien du Tournel
Hameau d'Auriac
Le clocher de tourmente est une construction lozérienne particulièrement répandue dans les hameaux situés sur le mont Lozère.
Il s'agit d'un ouvrage simple de maçonnerie
en granit, roche prédominante dans ce massif, supportant une cloche et souvent surmonté d'une croix. Bâtis au début du XIX° siècle par les habitants de ces hameaux,
le rôle primitif de ces clochers est de permettre aux voyageurs de ne pas s'égarer et périr, si d'aventure ils se retrouvaient pris dans «la tourmente».
Ce terme désigne une redoutable intempérie qui naît en altitude au cours des rudes hivers, lorsque chutes de neige et bourrasques de vents violents se conjuguent.

"J'appelle les vivants, je plains les morts
et je repousse les orages"

(devise des clochers de tourmente)

St Etienne du Valdonnez
Hameau de La Fage


Plusieurs de ces clochers ont été classés monuments historiques : sur les communes de St-Julien-du-Tournel, de Mas-d'Orcières
et de St-Etienne-du-Valdonnez.

St Julien du Tournel
Hameau des Sagnes

Dès que sévissait la tourmente mais aussi
par temps de brouillard, les cloches étaient alors actionnées, parfois nuit et jour, fournissant ainsi
un repère sonore aux voyageurs, un peu
à la manière d'un phare, afin qu'ils puissent
s'orienter vers les habitations.
Implantés au cœur des hameaux, les clochers
de tourmente en rythment la vie et leur rôle
s'étend jusqu'à remplacer l'église
dont ils sont dépourvus, contrairement aux villages de tailles
plus importantes. On les utilise alors pour sonner l'angélus ou bien pour marquer des événements comme les naissances et les décès. La croyance locale va même jusqu'à leur prêter des vertus protectrices, comme celle de repousser
les orages vers les villages voisins...

Mas d'Orcières
Hameau de Servies
Les voies de communication s'étant foncièrement améliorées depuis le XIX° siècle, les cloches ne sonnent plus désormais lorsque règne la tourmente. Pourtant, il arrive que cette dernière fasse encore des victimes. Les plus célèbres dans le pays sont les sœurs Dupeyron, deux institutrices qui trouvèrent la mort en janvier 1941, après avoir perdu leur chemin à proximité du hameau de la Vaissière, situé sur la commune des Bondons. Et plus récemment, durant l'hiver 1984,
ce sont deux moines skieurs, pris dans la tourmente, qui y laissèrent la vie.