psychogene1

On ne chante juste
que dans les branches
de son arbre
généalogique.

René CHAR (1907-1988)

La Psychogénéalogie
Quelques réflexions sur cette discipline
L'engouement actuel pour la généalogie a fait naître une nouvelle discipline qui lui devient presque indissociable :
la psychogénéalogie. Il y a une trentaine d'années, Anne Ancelin-Schültzenberger a créé ce néologisme, associant les deux vocables : généalogie et psychologie. Cette théorie, issue d'observations qu'elle a réalisées au cours de sa carrière, peut être définie comme une méthode de psychanalyse qui consiste à rechercher dans le vécu de nos ancêtres les sources de nos éventuels troubles psychologiques, comportements étranges et/ou maladies actuelles.
La psychogénéalogie, appelée aussi analyse transgénérationnelle, vise à trouver parmi ses ancêtres l'origine de son mal-être. Elle s'impose en France mais suscite aussi de la méfiance. En effet, le mot recouvre des pratiques
très diversifiées, sans relation avec le concept d'origine, à l'efficacité parfois contestable, voire dangereuse,
car pratiquée par des amateurs ou des autodidactes.


Le génosociogramme, outil essentiel du thérapeute

C'est un arbre généalogique sur cinq générations ou plus,
constitué le plus souvent de mémoire, complété des éléments
de vie importants
(profession, lieu d'habitation, contexte socio-
économique...) et des dates d'évènements marquants
(naissance, mariage, décès, accident, licenciement, maladie...),
mais aussi des habitudes de chaque membre, qu'elles soient religieuses, alimentaires, culturelles ou autres. Dans cette
représentation graphique, le thérapeute cherche
les répétitions de dates, de prénoms, de professions,
les coincidences, et essaie ensuite de les interpréter.

Le syndrome d'anniversaire, autre outil du thérapeute
Le déclenchement d'une psychose à l'âge adulte pourrait être lié à la répétition familiale d'un évènement traumatisant.
Exemple : Roger est médecin. A 27 ans, il a un accident de voiture en amenant son fils de 6 ans à l'école. Après enquête
auprès de son père et son grand-père, Roger fait apparaître une répétition des accidents survenus au même âge.
Dans ce cas, il y aurait une hérédité des accidents chez les garçons de cette famille à 6 ans.

La métaphore de l'arbre : il entretient depuis des siècles une relation intime avec l'être humain


Arbre isolé, au-dessus du grand canyon
de l'Arizona

Il en est ainsi dans l'acte de planter un arbre à la naissance
d'un enfant
, en pensant que si l'arbre se développe bien, il en sera
de même pour l'enfant, comme un jumeau botanique qui devient
témoin de l'existence de ce nouvel être et de sa croissance.
De par sa physionomie, l'arbre ressemble étrangement à
l'homme
: un homme debout dans sa verticalité entre terre et ciel,
les pieds s'enracinant profondément dans la terre, le tronc lieu de
passage, de circulation de la sève qui monte des racines
vers l'extrémité des branches s'élançant vers le ciel, à la recherche de
la lumière. Il nous met en relation à la fois avec le monde
souterrain, les profondeurs et la surface de la terre baignée par
la lumière du soleil, lumière qui conditionne la croissance de
l'arbre et la survie des espèces sur la terre. Il est un axe entre
terre et ciel
: l'arbre de vie, celui qui évoque l'ascension et une
perpétuelle évolution. Le cycle des saisons est d'autant plus
manifeste à travers les arbres qui s'habillent ou se déshabillent
dans le rythme immuable de la mère Nature.

Il est aussi dans de nombreuses cultures, symbole de fécondité (le manguier par exemple en Inde). C'est aussi celui qui résiste au temps, et le bilan désastreux de la tempête de 1999 a touché de nombreuses personnes qui voyaient dans ces arbres couchés, une catastrophe écologique, une dévastation qui rappelait des images d'après guerre. L'arbre de la Connaissance du bien et du mal se situe à l'origine de la Création. Ce végétal nous touche par sa dimension de longévité,
de permanence, tout en nous renvoyant à notre propre fragilité. Il nous relie à une présence immuable, une mémoire
qui traverse les époques et se fait témoin de l'histoire vécue par nos ancêtres.