«
Pendant les guerres de religion, un seigneur du Montcelard
fut désigné comme « syndic » par le comté
du Forez
en 1754 pour lever des troupes contre l’armée protestante.
A la prise de Montbrison par le sinistre baron des Adrets, le jeune
seigneur du Montcelard fut fait prisonnier. Condamné avec la
garnison catholique à sauter du haut d’une tour, il aurait
hésité
et, après une répartie verbale de bon ton avec le cruel
baron, celui-ci lui accorda sa grâce. »
(Dix siècles d’histoire en Vallorgue - René CLEMET)
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Vous retrouverez
les rivalités et alliances romancées, entre les seigneurs
de Bostfranchet, Montcelard, Montpeloux,
Viverols, St Anthème, Vertamy, Baffie, Montarcher…dans
l’histoire médiévale «
Le retour du Croisé » de Vincent
Bonnevaux (Edition de la Montmarie). Terre de frontières, la
paisible vallée de l’Ance connaît, en ce XII°
siècle, l’agitation et l’angoisse de la guerre…alors
que les moines des prieurés bénédictins de Saillant
et de La Chaulme s’évertuent à éviter les
conflits.
Quelques
passages de ce livre où l’on découvre aussi des
lieux-dits de la région :
« En contre bas de la tour, le murmure de l’Ance, poursuivant
son chemin tortueux jusque dans la Loire, couvrait le silence de la
nuit. Du plateau de La Chaulme, des grondements
de loups se faisaient entendre. Ils ne descendaient
que très rarement dans la vallée, seulement si la faim
les y contraignait, sinon ils évitaient la présence de
l’homme, leur principal prédateur. »
« Il traversa au galop Saillant et grimpa la butte du Puy
du Mont derrière laquelle se trouve le site du Creux
de l’Oulette.
Un petit moulin y fonctionnait pour le compte du prieuré bénédictin
(celui de La Chaulme), permettant d’obtenir la farine
nécessaire à la préparation du pain quotidien.
Le Saillantet dévalait le long des roches, en succession de cascades,
dans un bruit de clapotis. Du haut des blocs de rochers basaltiques,
un point de vue laissait découvrir un magnifique panorama
sur le contrefort sud des Monts
du Forez…»
« Ayant cheminé sur la
voie Bollène, ancienne voie antique reliant Lyon à
Toulouse, à hauteur de Chalenconnet,
hameau situé sur les terres des seigneuries ussonaises et estivariennes
(celles d'Usson et d'Estivareilles),
Guillaume et Pons s’apprêtaient à contourner le Puy
Jametton pour parvenir sur le haut plateau de La Chaulme. »
* Ce curieux imprudent, un savetier, aussitôt découvert
par les gens d'armes du seigneur de Bostfranchet, fut immédiatement
pendu sans rémission au tilleul. Dans son livre intitulé
"Légendes d'Auvergne, des monts du Forez et du Velay",
Jean des Aures imagine une suite à cette pendaison :
"Au moment où commence ce récit, nous sommes
à la fin du Moyen-Age. Montcelard lance fièrement vers
le ciel ses tours fortifiées et son donjon imprenable. Au loin
étincellent les toits de Bostfranchet. Ennemis bien des fois,
Montcelard et Bostfranchet ont souvent, dans des querelles de voisinage,
rougi du sang de leurs partisans les terres qui les séparent,
et bien souvent l'Ance a roulé dans ses flots les cadavres des
soldats ennemis réunis dans la mort." (...) Un
jour que Guy de Montcelard était allé prêter main
forte au baron de Viverols, pour châtier ses vassaux révoltés,
un étranger pénétra furtivement dans le château
de Montcelard, avec la connivence sans doute d'un domestique ou d'un
garde."
Il enleva Gontran, le fils de Guy et d'Aloÿse, de manière
à l'élever à sa façon :"J'ai mis
dans son âme toute la haine des démons et tous les mauvais
penchants qui en ont fait un monstre !" Ce Gontran, devenu
le chef des brigands sous le nom d'Ipazou, sema la terreur. Les seigneurs
de la région décidèrent de s'emparer de cet être
malfaisant, jusqu'au jour où un homme proposa au comte de Bostfranchet
de le lui livrer...Ce fut chose faite et l'Ipazou fut pendu au tilleul
de Saillant. L'homme qui connaissait la cachette du brigand n'était
autre que le fils du savetier caché dans l'arbre...Il venait
de venger son père...
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