Saillant
 
Châteaux et
forteresses
Différents châteaux ou maisons fortifiées étaient situés sur la commune : outre celui de Montpeloux entièrement disparu, citons Bostfranchet (Beaufranchet) de la famille du même nom,
Recuyer
(construit par la puissante famille bourgeoise
des Calemard) et le château de Montcelard.

Ruines de Bostfranchet aujourd'hui
L'un des seigneurs des lieux de Bostfranchet,
Louis Charles Antoine de Beaufranchet, partisan
de la Révolution, aurait commandé
les troupes présentes lors de l'exécution
de Louis XVI.

Ci-contre, le blason des seigneurs de Bostfranchet
(1 chevron et 3 étoiles) au centre d'un encadrement ajouré en quadrilobe, tel qu'il figure

dans l'église de Saillant.


L'ancien cerclage métallique, blessant cet arbre vénérable, a été supprimé et remplacé par un nouveau, séparé du tronc par des cales en mélèze.

Tilleul de Sully
Planté sur la place en 1605,
sous l'impulsion du ministre, il vit
encore, malgré un tronc complètement creux,
puisque la sève circule sous l'écorce.
Vieillard décharné mais toujours alimenté par son sang...
Selon la légende *, un curieux s'y
serait caché pour assister au mariage
d'Aloÿse de Bostfranchet (paraît-il fort laide)
avec Guy de Montcelard, malgré l'interdiction faite aux vilains et aux manants d'assister au défilé du cortège nuptial.


Ruines de Montcelard...
réduites à néant de nos jours

A droite, le blason des seigneurs de Montcelard (un cerf) dans une étoile à
8 branches ornées de fleurs de lys et reliées
par des arcs

« Pendant les guerres de religion, un seigneur du Montcelard fut désigné comme « syndic » par le comté du Forez
en 1754 pour lever des troupes contre l’armée protestante. A la prise de Montbrison par le sinistre baron des Adrets, le jeune seigneur du Montcelard fut fait prisonnier. Condamné avec la garnison catholique à sauter du haut d’une tour, il aurait hésité
et, après une répartie verbale de bon ton avec le cruel baron, celui-ci lui accorda sa grâce. »
(Dix siècles d’histoire en Vallorgue - René CLEMET)
-----------------------
Vous retrouverez les rivalités et alliances romancées, entre les seigneurs de Bostfranchet, Montcelard, Montpeloux,
Viverols, St Anthème, Vertamy, Baffie, Montarcher…dans l’histoire médiévale « Le retour du Croisé » de Vincent Bonnevaux (Edition de la Montmarie). Terre de frontières, la paisible vallée de l’Ance connaît, en ce XII° siècle, l’agitation et l’angoisse de la guerre…alors que les moines des prieurés bénédictins de Saillant et de La Chaulme s’évertuent à éviter les conflits.

Quelques passages de ce livre où l’on découvre aussi des lieux-dits de la région :

« En contre bas de la tour, le murmure de l’Ance, poursuivant son chemin tortueux jusque dans la Loire, couvrait le silence de la nuit. Du plateau de La Chaulme, des grondements de loups se faisaient entendre. Ils ne descendaient que très rarement dans la vallée, seulement si la faim les y contraignait, sinon ils évitaient la présence de l’homme, leur principal prédateur. »

« Il traversa au galop Saillant et grimpa la butte du Puy du Mont derrière laquelle se trouve le site du Creux de l’Oulette.
Un petit moulin y fonctionnait pour le compte du prieuré bénédictin (
celui de La Chaulme), permettant d’obtenir la farine nécessaire à la préparation du pain quotidien. Le Saillantet dévalait le long des roches, en succession de cascades, dans un bruit de clapotis. Du haut des blocs de rochers basaltiques, un point de vue laissait découvrir un magnifique panorama
sur le contrefort sud des Monts du Forez…»


« Ayant cheminé sur la voie Bollène, ancienne voie antique reliant Lyon à Toulouse, à hauteur de Chalenconnet,
hameau situé sur les terres des seigneuries ussonaises et estivariennes (celles d'Usson et d'Estivareilles),
Guillaume et Pons s’apprêtaient à contourner le Puy Jametton pour parvenir sur le haut plateau de La Chaulme. »


* Ce curieux imprudent, un savetier, aussitôt découvert par les gens d'armes du seigneur de Bostfranchet, fut immédiatement pendu sans rémission au tilleul. Dans son livre intitulé "Légendes d'Auvergne, des monts du Forez et du Velay",
Jean des Aures imagine une suite à cette pendaison :

"Au moment où commence ce récit, nous sommes à la fin du Moyen-Age. Montcelard lance fièrement vers le ciel ses tours fortifiées et son donjon imprenable. Au loin étincellent les toits de Bostfranchet. Ennemis bien des fois, Montcelard et Bostfranchet ont souvent, dans des querelles de voisinage, rougi du sang de leurs partisans les terres qui les séparent,
et bien souvent l'Ance a roulé dans ses flots les cadavres des soldats ennemis réunis dans la mort."
(...) Un jour que Guy de Montcelard était allé prêter main forte au baron de Viverols, pour châtier ses vassaux révoltés, un étranger pénétra furtivement dans le château de Montcelard, avec la connivence sans doute d'un domestique ou d'un garde."
Il enleva Gontran, le fils de Guy et d'Aloÿse, de manière à l'élever à sa façon :"J'ai mis dans son âme toute la haine des démons et tous les mauvais penchants qui en ont fait un monstre !" Ce Gontran, devenu le chef des brigands sous le nom d'Ipazou, sema la terreur. Les seigneurs de la région décidèrent de s'emparer de cet être malfaisant, jusqu'au jour où un homme proposa au comte de Bostfranchet de le lui livrer...Ce fut chose faite et l'Ipazou fut pendu au tilleul de Saillant. L'homme qui connaissait la cachette du brigand n'était autre que le fils du savetier caché dans l'arbre...Il venait de venger son père...