Dans les Monts du Forez, "il y avait une activité pastorale avant la Révolution française mais, comme le territoire des Hautes Chaumes appartenaient aux seigneurs locaux, les paysans ne disposaient que d'un droit d'usage, sans avoir le droit de bâtir
en dur. On a donc des traces, que l'on voit encore dans certains secteurs, que l'on appelle des fonds de cabane, c'est-à-dire des trous creusés à même le sol, des abris très sommaires. Comme ils n'étaient pas propriétaires, ils ne pouvaient pas fixer
cet abri. Donc, tous les deux ou trois ans, ils creusaient un autre trou un peu plus loin. Avec l'abolition des privilèges décidée par la Révolution, les paysans ont pu alors se fixer en dur" et construire peu à peu des jas.
(Damien Berthullat dans L'Hirondelle, publication de la communauté de communes du Val de l'Ance)

Quant aux burons de l'ouest de l'Auvergne (Cantal), ces bâtiments d'estive ne sont que de lointains cousins de nos jas :
- sur le plan architectural, les burons qui datent pour certains du XVI° siècle, sont simplement une voûte en pierre,
presque un habitat troglodyte, alors que la jasserie possède un toit en pente, couvert
soit en chaume (côté Puy-de-Dôme), soit en tuiles rondes (côté Loire).
- Alors que le buron accueille seulement l'habitation et le lieu de transformation du lait, la jasserie possède une étable
pour recevoir les bêtes la nuit.
- Le buron accueille un personnel presque exclusivement masculin et la jasserie présente la particularité d'être
une rare estive féminine de France, "voire la seule" précise Damien Berthullat.
Aujourd'hui, seuls deux jas produisent de la fourme, tous deux à Valcivières. "On est passé d'une montagne à lait
à une montagne à viande. En revanche, plus nombreux sont les bâtiments à avoir été restaurés à des fins
de résidence secondaire. Le tourisme peut être une solution pour sauvegarder les jasseries".